De l'ombre...

Publié le 4 Janvier 2016

Tu es là depuis que je suis né. Toi ma sœur jumelle ma sœur siamoise.

Dès le début, tu m’as fait tout voir en noir : j’étais le plus nul de tous.

Toute erreur était la preuve que je ne valais rien.

Sur notre route commune tu as croisé quelques alliés

Ils ignoraient tout de toi même ton existence, invisible fardeau.

Ils m’ont rabaissé, humilié, ridiculisé.

Pire, ils m’ont fait prendre le chemin que tu avais choisi pour moi.

Les années passent et arrive la rébellion et tu m’apporte la méfiance.

Méfiance et impression que le monde est contre moi.

Tu me fais passer à la loupe toute parole qui s’adresse à moi.

A la recherche de la moquerie, de la parole blessante cachée derrière chaque mot.

Je la trouve à chaque fois. Elle n’existe que dans mon imagination mais me blesse.

La colère monte, je donne des coups, je rends ceux que reçus jadis.

Personne ne m’aime, personne ne pleurerait de ma mort.

L’idée de la mort, tu commence à l’installer dans ma tête.

Je passe pour un fou, cela ne m’aide pas à me sentir mieux

Et sans m’en apercevoir je partage la cour de récré en deux :

Ce qui ont peur de mes colères et ceux qui en rient voire les provoquent.

Les années collège arrivent et emportent la théorie du complot.

Le cauchemar devrait s’arrêter là mais tu as voulu encore pousser le vice.

Il n’y a pas d’association contre moi pour me rendre la vie infernale.

L’interprétation du moindre mot reste, continue de faire mal.

Mais plus de rébellion car toutes ces brimades sont méritées.

Je suis un raté depuis ma naissance et cela ne changera pas.

L’image que j’ai de moi-même est déplorable.

Tu arrives à me faire douter de la bienveillance de certains à mon égard.

Tu me dis qu’elle est fausse, hypocrite et que ces gens-là sont malsains.

Sont-ils des amis ou veulent-ils rire du raté que je suis ?

Commencent alors les années lycée, la belle parenthèse

Je ne connais personne, me fais des amis, reprend confiance en moi

J’en arrive à te croire morte mais cela est mal te connaître !

Tu me suis discrètement jusqu’à la fac et tu frappe fort.

Tu sème la peur, l’auto dénigrement, la tristesse.

Tu me fais prendre le chemin l’autodestruction.

Tu jubiles de me voir si mal : ton but est proche.

Je ne vois plus le jour, bois et m’isole.

Je vois un couteau, observe mon poignet et une vieille idée refait surface.

Celle que tu avais installée dans ma tête dix ans plus tôt.

Au final, alcool et médicament…

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

Voilà certainement le plus jour de ta vie.

Jamais ton œuvre n’a été aussi proche de la perfection.

Je vais d’hôpitaux en hôpitaux.

On me dit même que tu seras toujours avec moi.

On ne pouvait m’annoncer pire nouvelle.

Une vie avec toi vaut-elle d’être vécue ?

Un an passe, j’entre dans la vie active.

Je connais mon métier… en théorie

Je fais des erreurs parce que je suis nul.

Le temps a passé mais tu es toujours là

Tu rêves de notre cinquième opus.

Et je te l’offrirai dans mon bureau.

Je survis, je veux me débarrasser de toi.

Me débarrasser de toi. Dépression.

A lire la suite : ... Vers la lumière

Rédigé par JulVinceChris

Publié dans #2016, #littérature, #dépression, #ombre

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